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Podcast - Jeux Olympiques TOKYO 1964

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On se retrouve aujourd’hui pour la première Olympiade en Asie, quatrième continent à accueillir les JO. Le comité d’organisation japonais a souhaité une édition ultra moderne, afin de montrer que le pays avait su se relever de la Guerre et des immenses dégâts économiques et sociaux qu’elle avait causée. Pour cela, le gouvernement investit d’énormes sommes dans la construction d’infrastructures sportives de pointe, ainsi que des infrastructures urbaines, qui ont favorisé le développement économique du pays, comme par exemple le TGV entre Osaka et Tokyo qui a, depuis, transporté 5,6 milliards de passagers.

Une nation exclue par le CIO pour la première fois

Cette édition s’ouvrit par une cérémonie d’ouverture chargée de symboles. Tout d’abord, la flamme olympique fut allumée par Yoshinori Sakai, né à Hiroshima le 6 août 1945, le jour du bombardement nucléaire américain. Deuxième symbole relatif cette fois à l’histoire sportive du pays, le drapeau Olympique fut hissé à 15m21 en hommage au triple saut victorieux de Mikio Oda, premier champion Olympique asiatique de l’histoire à Amsterdam, comme je l’avais évoqué lors de mon épisode sur les Jeux 1928

 

94 nations participèrent à ces Jeux Olympiques dont 14 nouvelles, essentiellement africaines du fait de la fin des empires coloniaux au cours des années précédentes. Un pays fut en revanche interdit d’y participer.

 

En effet, le CIO prit une décision ferme, enfin serait-on tenté de dire, en refusant d’inviter l’Afrique du Sud aux compétitions. Il avait été largement critiqué 4 ans plus tôt pour avoir fermé les yeux sur la politique d’apartheid du pays qui avait fait que seuls des athlètes blancs l’avait représenté à Rome. 2 ans après l’arrestation et l’incarcération de Nelson Mandela, l’Afrique du Sud avait pourtant accepté pour la première fois de présenter une équipe composée de Blancs et de Noirs. Problème, le gouvernement profondément raciste refusait catégoriquement qu’ils voyagent dans le même avion et qu’ils logent dans le même village olympique. Face à cette décision allant à l’encontre de tous les principes de l’olympisme, le pays fut donc interdit de compétition.

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La première apparition du judo, sport national japonais

D’un point de vue sportif, ces Jeux furent marqués par la première apparition du judo aux JO, dans la Mecque de ce sport. Vous vous en doutez, les épreuves sont alors uniquement masculines, et 4 titres sont mis en jeux. Né au 18ème siècle, ce sport, issu de différents arts martiaux commença à être enseigné au Japon au 19ème siècle. Peu à peu, il s’internationalisa mais lorsque les Jeux 1964 s’ouvrent, tout le monde s’attend à un carton plein des Japonais et toute défaite serait vécue comme une catastrophe nationale. Les 3 premières épreuves se déroulent sans accroc pour les locaux puisque Takehide Nakatani s’imposa dans la catégorie des -68kg, Isao Okano l’imita chez les -80kg, ainsi qu’Isao Inokuma chez les +80kg.

La dernière compétition fut celle de la star japonaise de ces Jeux Olympiques. Dans la compétition toutes catégories de poids, qui fait office d’épreuve reine, tous les supporters japonais attendent la victoire de leur idole, Akio Kaminaga. Tout le monde souhaite le voir s’imposer en finale face à l’épouvantail néerlandais Anton Gesink. Il faut dire que ce dernier est arrivé au début de ces Jeux avec le kimono de favori. Premier champion du Monde non-japonais 3 ans plus tôt à Paris, il domine le judo mondial depuis. Pourtant, personne n’ose croire à une défaite de Kaminaga. Les deux hommes ont un parcours assez tranquille jusqu’à la finale même si la star locale avait dû batailler en demi-finale, pendant que son rival néerlandais se baladait, envoyant au tapis son adversaire en 12 secondes. Dans une dojo en ébullition, les deux judokas entrèrent sur le tatami et un combat féroce débuta. Tentant leur chance à tour de rôle, aucun ne parvint à prendre le dessus sur son adversaire. Il faudra pas moins de 9 minutes pour que ces deux-là puissent enfin se départager.

C’est à ce moment-là, devant ses supporters de plus en plus stressé que Kaminaga porta une attaque sur le hollandais. Mais Gesink avait tout compris et contra la star locale, lui assénant un ippon victorieux. Un vent de stupeur parcourut les tribunes où les Japonais peinaient à croire ce à quoi ils venaient d’assister. Cette défaite sera vécue comme un véritable drame national mais tout le monde reconnut alors la supériorité du Néerlandais qui ponctua une carrière dominante avec ce titre.

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La fin de carrière dorée de Imre Polyak et Larissa Latynina

D’autres stars marquèrent cette édition de leur empreinte. Le lutteur hongrois Imre Polyak réussit enfin à décrocher son Graal lors de cette quinzaine nippone. Son histoire olympique avait pourtant démarré depuis 12 ans déjà. En effet, à Helsinki en 1952, il participa à ses premiers Jeux Olympiques à seulement 20 ans. Il se fit tout de suite un nom dans le monde de la lutte puisqu’il parvint à décrocher la médaille d’argent, ne s’inclinant qu’en finale face au soviétique Yakov Punkin. 4 ans plus tard, il fut également du voyage à Melbourne et rallia de nouveau la finale. Problème, il échoua une deuxième fois à ce stade de la compétition, étant battu cette fois-ci par le finlandais Rauno Makinen. En 1960, à Rome, je vous le donne en mille, rebelote ! Il échoua une troisième fois consécutive en finale face au Turc Müzahir Sille. Lorsqu’il se présente à Tokyo, il fait toujours partie des meilleurs lutteurs mondiaux. Mais il faut bien l’avouer, on a un peu de mal à croire que son heure n’est pas déjà passée. Il parvient tout de même jusqu’à la finale pour la 4ème fois consécutive et tout le monde, lui le premier sans doute, se demande si ses vieux démons ne vont pas encore ressurgir au plus mauvais moment. A l’issue d’un combat haletant, il parvint finalement à prendre sur le meilleur sur le soviétique Roman Rurua et s’offrit enfin la victoire qu’il attendait depuis tant d’années.

Dans un tout autre style, ces Jeux seront aussi ceux de la gymnaste soviétique Larissa Latynina. Lorsqu’elle arrive à Tokyo, elle est loin, très loin d’être inconnue du grand public. En effet, lors de ses deux premières participations aux JO, à Melbourne et à Rome, elle a déjà glané le total effarant de 12 médailles olympiques, dont 7 d’or. Elle parviendra durant cette olympiade japonaise à porter ce total à 18 médailles dont 9 d’or, grâce à ses titres sur le concours par équipes et sur le sol. Elle se retira des compétitions après ces Jeux mais elle conservera pendant 48 ans le record mondial du nombre de médailles glanées par un ou une athlète, record battu seulement par Michael Phelps en 2012 à Londres.

Il y a 57 ans, Tokyo accueillait ses premiers Jeux Olympiques. On espère de tout cœur que la capitale nippone aura l’occasion d’être de nouveau au centre du monde sportif cet été. Durant cette olympiade, les Etats-Unis reprirent le leadership au classement des médailles après deux éditions dominées par l’ennemi soviétique. La France de son côté, empochera 15 médailles dont 1 titre, n’effaçant que très légèrement la débâcle romaine connue 4 ans plus tôt. Pour la première fois de l’histoire, deux éditions consécutives se dérouleront hors d’Europe puisque c’est Mexico qui accueillera les Jeux de 1968, où la politique s’invitera une nouvelle fois de manière fracassante. Nous découvrirons tout cela ensemble la semaine prochaine. 

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