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Podcast - Jeux Olympiques BARCELONE 1992

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Cette édition 1992 des Jeux Olympiques, organisée pour la première fois en Espagne, fut l’édition du professionnalisme qui va petit à petit se généraliser à de nombreux sports olympiques. Il fut symbolisé par l’équipe de basket-ball américaine, la Dream Team qui a marqué à jamais l’histoire du sport.

Une première en Espagne

C’est donc à Barcelone que nous atterrissons aujourd’hui. C’est la première fois de l’histoire que l’Espagne accueille les Jeux Olympiques après avoir pourtant tenté plusieurs fois sa chance auprès du CIO. Désignée en 1986 devant Paris, la capitale catalane n’est pas encore la cité touristique et cosmopolite que nous connaissons aujourd’hui. Elle est d’ailleurs sans doute l’exemple le plus parlant de ce que peuvent apporter des JO à une ville. En effet, suite à cette édition, retransmise dans le Monde entier, la ville de Gaudi a vu sa notoriété mondiale exploser entraînant une hausse constante du tourisme de masse, aidant au développement économique de sa région toute entière.

Ces Jeux de Barcelone ont aussi été ceux d’une nouvelle étape franchie dans la marketisation, ce mot n’existe pas, mais je pense que vous avez compris, des compétitions et des sports représentés. Dans la lignée des évolutions débutées à Los Angeles en 1984, les droits TV explosent, et les Jeux sont désormais diffusés en mondiovision. En France, le gâteau est divisé entre TF1, Antenne 2, FR3 et Canal+ qui se partagent 100% des retransmissions de ces Jeux.

Ils furent enfin ceux de l’apaisement politique qui se constate un peu partout dans le Monde suite à la chute du bloc soviétique. Cependant, tout n’est pas encore réglé. La Yougoslavie par exemple est en plein guerre civile entre les différents peuples qui souhaitent leur indépendance et le gouvernement central de Milosevic qui leur refuse. Cette guerre provoquera l’exclusion de la Yougoslavie, empêchée par un embargo de l’ONU de participer notamment à toute compétition sportive internationale.

Toutefois c’est une édition de paix qui s’ouvre le 25 juillet 1992 à l’issue d’une cérémonie d’ouverture ponctuée par un allumage de la flamme olympique des plus spectaculaires. Je vous mettrai la vidéo sur mon blog si vous souhaitez la voir.

Avec le développement économique et médiatique du sport engagé depuis quelques années, ce sont des véritables stars mondiales qui participent à ces Jeux. Entre beaucoup d’autres, on pourrait citer Carl Lewis, Steffi Graf, Sergei Bubka dont je vous ai déjà parlé et bien d’autres. Mais une équipe va créer un véritable raz-de-marée populaire, la Dream Team de basket américain emmené notamment, par un certain Michael Jordan, tout juste double champion NBA.

L'humiliation sud-coréenne du basket américain

La génèse de cette équipe remonte sans aucun doute aux Jeux Olympiques précédents de Séoul en 1988. Lorsque les Jeux de Séoul débutent, les Américains font, comme toujours figure de grandissimes favoris au titre. Et pour cause, si l’on excepte l’Olympiade de Moscou à laquelle ils ne participèrent pas en raison du boycott imposé par leur pays, les basketteurs américains ont remporté 10 des 11 titres mis en jeu depuis l’introduction du basket en 1936. On le sait, le basket est un sport profondément ancré aux Etats-Unis et a tout d’une chasse gardée. C’est en 1972 que leur seul titre leur a échappé avec une défaite en finale face à l’ennemi soviétique à l’issue d’une fin de match aussi houleuse que douteuse où les arbitres ont joué un rôle majeur, voire le rôle principal. Déjà vu alors comme une humiliation, cette défaite face à l’URSS a vite été effacé lors des éditions suivantes où les US ont repris leur bien.

Un point éminemment important est à relever. A cette époque, la FIBA, la fédération internationale de basket n’autorise pas les joueurs professionnels à participer aux JO. Du coup, côté américain, on est forcé d’envoyer des joueurs universitaires car tous les joueurs NBA sont évidemment professionnels et ne remplissent pas les critères de sélection imposés par l’instance dirigeante du basket mondial. D’un autre côté, pour les autres pays, la frontière entre amateurisme et professionnalisme est de plus en plus floue puisque de nombreux joueurs commencent à obtenir des contrats rémunérés dans leurs clubs européens. Toujours est-il que, comme de coutume, les Etats-Unis arrivent à Séoul avec une sélection de jeunes joueurs, largement au niveau pour empocher un nouveau titre. Seulement, lors de la demi-finale, ils vont de nouveau tomber face à l’URSS, ne pouvant rien faire face à la force de frappe des coéquipiers d’Arvydas Sabonis qui rejoindra d’ailleurs la NBA la saison suivante. Le choc est immense, l’humiliation est claire. Alors qu’ils dominent littéralement ce sport depuis des décennies, cette deuxième défaite Olympique va faire réagir les instances américaines.

En effet, elles se plaignent alors de la règle d’amateurisme qui les empêche de faire participer leurs meilleurs joueurs pendant que les autres pays peuvent, eux, le faire sans souci. Devant cette règle devenue quelque peu absurde avec l’évolution du sport, la FIBA accepte de modifier le règlement l’année suivante et autorise, par la même occasion la sélection des joueurs NBA. En plus de cela, elle y trouve son compte. De l’autre côté de l’Atlantique, la plus grande Ligue de basketball du Monde est devenue petit à petit une machine marketing et financière depuis l’arrivée du brillant David Stern à sa tête. Les matchs se diffusent petit à petit sur les écrans du Monde entier, des stars planétaires ont éclot donc pourquoi ne pas profiter des JO de Barcelone pour attirer ces stars et mettre la lumière sur ce sport ? Du côté de la NBA, même son de cloche. Comment mieux populariser la NBA qu’en profitant de la vitrine mondiale que peuvent offrir les JO de Barcelone ?

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Une démonstration sans égale

Vous l’avez compris, entre la volonté de médiatisation de la FIBA et de la NBA et le désir des Etats-Unis de récupérer leur titre, tout le monde souhaite que l’équipe américaine soit la plus forte possible.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle le sera. Plus que cela, elle est sans aucun doute l’équipe de sport collectif la plus forte jamais construite dans l’histoire du sport. La star absolue Michael Jordan, accompagné de son lieutenant Scottie Pippen, mais aussi les stars des années 1980 Larry Bird et Magic Johnson, le sulfureux Charles Barkley, ou encore le duo le plus prolifique de l’histoire Karl Malone et John Stockton. Tous les meilleurs joueurs du Monde de l’époque sont réunis dans cette équipe. Plus largement, si l’on excepte Christian Laettner, seul universitaire retenu cette année-là, pour la forme, les 11 joueurs sélectionnés font sans doute tous partis des 40 ou 50 meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport et une bonne partie fait même partie du top 15. En foot, ce serait l’équivalent d’une équipe composée notamment de Pelé, Zidane, Messi, Beckenbauer et Cruyff, tous au sommet de leur art.

Comme attendu, le raz-de-marée américain va tout emporter sur son passage, sur et en dehors des terrains. Les fans se ruent à chacune de leur sortie, les audiences explosent et le basket profite alors de la meilleure publicité possible. Largement supérieurs à tous leurs adversaires, les Américains vont livrer un véritable show à chacune de leur sortie au Palau Sant-Jordi sous les vivas d’une foule acquise à leur cause et littéralement éblouie par un niveau de jeu jamais atteint, encore moins sur un parquet européen.

Complètement inarrêtables, ils remporteront tout leur match avec une écart moyen supérieur à 40 points, étrillant notamment l’Angola de 68 points lors de leur match d’ouverture. La Croatie tentera de résister en finale mais, comme lors des autres rencontres, le coach américain n’aura même pas besoin de prendre le moindre temps mort, tant ses joueurs domineront leur sujet de bout en bout.

L’impact de cette équipe est immense. C’est à partir de là que la NBA sera diffusée partout dans le Monde, que des vocations vont naître en Europe, en Asie, et partout ailleurs. Cela entraînera un développement du basket que jamais un autre sport n’a connu avec une telle spontanéité. Un exemple, c’est juste après les JO qu’un certain Tony Parker prendra sa première licence dans un club de basket, tout sauf un hasard.

Si d’autres performances ont marqué ces Jeux de Barcelone, ils resteront sans aucun doute ceux de la Dream Team américaine. Rassemblant 11 des meilleurs joueurs de l’histoire, elle constitue aujourd’hui encore la meilleure équipe de sport collectif jamais montée et a œuvré pour la démocratisation du basketball sur la planète toute entière.

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